Proxima Centauri : Weizmann (Israël) impliqué dans la découverte d’une planète ayant une masse proche de celle de la Terre. Vidéo

Artist's impression of the newly-discovered planet, Proxima Centauri b. credit: ESO/M. Kornmesser Artist's impression of the newly-discovered planet, Proxima Centauri b. credit: ESO/M. Kornmesser

Un groupe international a annoncé qu’une planète, ayant une masse semblable à celle de la Terre, a été observée en orbite autour de Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre Soleil, à une distance d’à peine plus de quatre années lumières (environ 40 billions de kilomètres). Ce groupe de chercheurs venant de neuf pays, connu sous le nom de ‘Pale Red Dot’ (point rouge pâle), travaille sous la direction du Dr Guillem Anglada-Escudé de l’Université Queen Mary à Londres, et comprend le Dr Aviv Ofir, de l’Institut Weizmann des Sciences (Israël). Le Dr Ofir est membre du département des Sciences de la Terre et des planètes, où il fait partie du groupe du Pr Oded Aharonson.

Proxima Centauri est une naine rouge, une étoile qui a un diamètre d’environ un septième du diamètre de notre Soleil. Or elle est beaucoup plus faible que lui, et dégage seulement 1/600 de sa lumière. Les calculs de ce groupe montrent que la planète, appelée Proxima Centauri b, a une masse d’au moins 1,3 par rapport à celle de notre Terre, et son année (c’est-à-dire le temps nécessaire pour orbiter son soleil) est d’un peu plus de 11 jours. Elle orbite assez près de son soleil, à une distance de seulement 5% de celle de la distance Terre – Soleil, mais du fait que son soleil est si faible, les températures sur Proxima Centauri b peuvent aussi être relativement basses, et théoriquement il pourrait y avoir de l’eau liquide à sa surface. On définit généralement comme ‘zone habitable’ la région où la température de la planète permet qu’il y ait de l’eau liquide. Bien que les conditions à la surface de la planète ne soient pas encore claires, le groupe espère en savoir plus sur elle grâce à ses recherches continues. Le docteur Ofir explique qu’on ne sait pas encore très bien si une vie telle que nous la connaissons pourrait exister sur cette planète, et la question est déjà le sujet d’une vive discussion.

La planète a été découverte lorsqu’on a effectué des mesures de vitesse radiale de l’étoile. Ces mesures se basent sur l’effet Doppler, le décalage de la longueur d’onde lorsqu’un objet se rapproche ou s’éloigne de l’observateur. Selon les mesures très précises effectuées par le groupe, l’étoile se déplace à une vitesse d’environ un mètre par seconde (3,6 km/h), s’approchant ou s’éloignant de nous. Le Dr Ofir explique que lorsqu’on parle d’une planète orbitant une étoile, en réalité tous les deux orbitent un centre de gravité qui leur est commun. Du fait que la masse de l’étoile est naturellement beaucoup plus grande que celle de sa planète, le centre de gravité est généralement proche du centre de l’étoile, et les planètes font que le mouvement de l’étoile semble être tremblant. Or à l’heure actuelle les instruments modernes permettent de détecter ce mouvement, et les chercheurs peuvent observer les changements périodiques de la vitesse des étoiles, produits par l’influence d’un corps voisin. Selon les mesures obtenues, ce corps est une planète ayant une masse relativement restreinte, dépassant à peine celle de la Terre.

Le Dr Ofir fait remarquer que Proxima Centauri a été étudié pendant les derniers cent ans, mais c’est récemment seulement que des observations, faites justement dans ce but, sont devenues suffisamment sensibles pour qu’on puisse détecter la présence de cette petite planète de manière décisive. Le docteur Ofir continue à travailler sur ce projet, et sur d’autres encore, dans le but d’identifier et d’étudier d’éventuelles planètes se trouvant dans les environs de Proxima Centauri. Il ajoute : « Nous avons découvert la planète dans un observatoire du Chili. Il nous est impossible de voir Proxima Centauri à partir de nos observatoires en Israël. Il est beaucoup plus bas que l’horizon sud, et il nous est donc impossible, tout au long de l’année, de le voir. »

Source Weizmann Institute of Sciences

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