Première ! Après dix ans de recherche, l’Institut Pasteur et le Technion découvrent la clé de la fusion cellulaire

Pr Benjamin Podbilewicz, Technion (photo Ksenia Smurova) Pr Benjamin Podbilewicz, Technion (photo Ksenia Smurova)

Après dix années de recherche, les laboratoires du Professeur Félix Rey (Institut Pasteur, France) et du Professeur Benjamin Podbilewicz (Technion, Israël) décrivent la première structure atomique (tri-dimensionnelle, ou organisation spatiale des atomes dans la protéine) d’une protéine responsable de la fusion entre cellules, dans la prestigieuse revue Cell (10 avril 2014). Cette recherche a apporté des renseignements essentiels pour comprendre le mécanisme d’action de ces protéines fusogènes. Les processus de fusion cellulaire, très importants, vont de la fertilisation (fusion des gamètes, fusion d’un spermatozoïde avec un œuf), ou de la régénération de tissus après blessure (wound healing), à la genèse des muscles et des os, et sont aussi impliqués dans des processus pathologiques comme la fusion de cellules tumorales avec des cellules cibles, conduisant à des métastases.

Malgré cela, très peu d’informations existaient jusqu’à présent sur le mécanisme des protéines impliquées dans ces processus. L’étude porte sur un modèle animal, le nématode Caenorhabditis elegans (un ver parasite), et sa protéine EFF-1, responsable de la fusion de cellules pour la formation de la peau lors de son développement embryonnaire. EFF-1 est la première protéine de fusion cellulaire à être ainsi caractérisée.

Prof Félix Rey, Institut Pasteur (B. Eymann, Académie des sciences)

Prof Félix Rey (Photo B. Eymann, A. des sciences)

La grande surprise est que EFF-1 a la même structure que celle des protéines de fusion membranaire de certains virus, notamment ceux transmis par des moustiques (virus chikungunya, virus de la dengue), dont le laboratoire de L’Institut Pasteur a décrit la structure précédemment.

Ces résultats ouvrent la voie à l’identification des protéines responsables des processus de fusion chez les humains – qui sont multiples – et qui peuvent aussi bien avoir des liens avec les protéines virales.

Cendrine Barruyer et Prof Félix Rey pour Israël Science Info.

Article complet dans Israël Science Info version papier.

Retrouvez cet article dans Israël Science Info n° 14

Israël Science Info