Universités BGU et UHJ (Israël) : les bébés font preuve d’empathie à l’égard de personnes menacées dès six mois

L’exposition à la violence des très jeunes enfants, physique ou verbale, est largement sous évaluée et fait l’objet de peu d’études. On pensait jusqu’ici que les bébés développent leur capacité d’empathie seulement après un an. Mais des chercheuses de l’Université Ben Gourion du Néguev (BGU, Dr Florina Uzefovsky) et de l’Université Hébraïque de Jérusalem (UHJ, Yael Paz et Dr Maayan Davidov) en Israël, ont montré que les bébés font preuve d’empathie à l’égard d’une victime d’intimidation ou de menaces dès l’âge de six mois.

« Les résultats de deux expériences visuelles menées avec des bébés indiquent que même au cours de la première année, le nourrisson est déjà sensible aux sentiments des autres et peut tirer des conclusions complexes au sujet d’une manifestation émotionnelle particulière », a déclaré le Dr Florina Uzefovsky, responsable du BGU laboratoire de Bio-Empathie et maître de conférences au département de psychologie de la BGU et au Centre Zlotowski pour les neurosciences.

De g. à d. : Yael Paz, Dr Florina Uzefovsky, Dr Maayan Davidov

De g. à d. : Yael Paz, Dr Florina Uzefovsky, Dr Maayan Davidov

Florina Uzefovsky précise : « même au cours de la première année de vie, les bébés sont en mesure d’identifier les personnages qui méritent de l’empathie et ceux qui ne la méritent pas, mais si rien ne montre la détresse de l’autre, aucune préférence n’est montrée ».

Lors de la première expérience, les chercheuses ont déterminé que les nourrissons âgés de cinq à neuf mois manifestaient une nette préférence pour les victimes. Ils ont montré à 27 enfants deux clips vidéo représentant une figure carrée avec les yeux gravés sur une colline, rencontrant une figure circulaire amicale, puis descendant joyeusement ensemble, tout en affichant des sentiments clairs, positifs ou neutres. Dans la deuxième vidéo, cependant, le même personnage rond frappe et intimide le personnage carré jusqu’à ce qu’il redescende la colline, montrant de la détresse en pleurant encore plus.

Les chercheurs ont ensuite proposé aux bébés de montrer leur préférence en choisissant l’une des figures carrées présentées sur un plateau. Plus de 80% des participants ont choisi la figure qui avait montré de la détresse, montrant ainsi une préférence empathique envers la figure victime d’intimidation. Lorsqu’on leur montre le même ensemble de figures sans indiquer pourquoi il y a de la tristesse ou une humeur positive, les bébés ne montrent aucune préférence pour l’une ou l’autre de ces figures.

Publication dans le British Journal of Psychology, 12 juin 2019

Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info

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