Covid19 : percées sociales et technologiques d’Israël dans la lutte contre la pandémie

Cet article constitue le 2ème d’une série de publications de Ezra Banoun, membre du comité scientifique d’Israël Science Info, analysant les réactions et actions d’Israël face à la pandémie du Covid19.

Avant-propos

La mondialisation telle qu’elle a été conduite par des dirigeants des pays développés irresponsables a conduit à l’impasse. Les percées sociales et technologiques  développées en Israël sont destinées à sortir de l’impasse que nous vivons.

Le principe de précaution

Israël est un des rares pays du monde toujours prêt à faire face à des évènements comportant des risques de catastrophe, pour cela : nous tenons en stock en permanence des réserves en nourriture, eau potable et essences permettant de tenir une année pouvons obtenir  les compléments indispensables en produits frais à tout moment par mobilisation des agriculteurs et de volontaires pour les aider ,les agriculteurs étant équipés pour les intégrer ; avons créé un fond de crise en moyens financiers que la Knesset peut utiliser dès que « l’ETAT D’URGENCE » est prononcé, formé en permanence des équipes sanitaires entrainées dans Tsahal et nos hôpitaux.

Le Professeur Massimo Galli, directeur du Département des maladies infectieuses à l’hôpital Sacco de Milan a évoqué la crise du Corona et l’action menée par les divers gouvernements pour combattre ce fléau. Il a déclaré : « Israël se prépare depuis longtemps à ce genre de catastrophes, dispose d’un des systèmes de santé les plus avancés au monde et a pu se préparer depuis longtemps à une crise de cette ampleur ».

L’organisation originale des équipes sanitaires

1- Hôpitaux fixes 

Les hôpitaux fixes d’Israël ont du personnel entrainé pour faire face à des catastrophes de toute sorte devant à tout moment traiter les victimes d’attentats terroristes.

Ce centre médical a affecté une équipe spéciale pour traiter les personnes contaminées par le coronavirus et surveiller les sujets qui doivent rester en confinement. Les membres de cette équipe ont quitté leur poste habituel pour se consacrer à plein temps aux malades du COVID-19.Cette unité spéciale destinée au confinement des sujets contaminés, se trouve à environ 2,5 km des bâtiments principaux de l’hôpital et dispose d’une infrastructure de plomberie et de climatisation séparée.

Pour éviter de mettre en danger le personnel médical, cette unité utilise les applications de télémédecine les plus sophistiquées au monde, issues de l’écosystème israélien et de l’hôpital Sheba. La technologie des capteurs, des robots et des appareils portables permet de minimiser l’exposition de notre personnel médical.

2- Service d’Urgence MAGUEN DAVID ADOM et Laboratoires d’Analyse

Dans le cadre d’une initiative conjointe de l’Université de Tel-Aviv, du Technion, de l’Université hébraïque de Jérusalem, de l’Université Bar-Ilan et de l’Université Ariel, plus de 1000 étudiants en médecine se sont mobilisés pour  aider la Maguen David Adom (MADA), le service d’urgence national d’Israël, à accélérer l’identification et la détection des patients atteint du virus Covid19 en Israël.

Plus de 600 doctorants de l’Université de Tel-Aviv, l’Institut Weizmann et d’autres institutions universitaires, se sont portés volontaires pour caisses de maladie surchargés pour analyser les échantillons renforcer les équipes des laboratoires des hôpitaux et des de dépistage du virus.

3- Hôpitaux de campagne

Les hôpitaux de campagne israéliens qui sont régulièrement envoyés dans les zones touchées par les catastrophes pour fournir de l’aide humanitaire ;il ne s’agit pas  seulement de quelques médecins et docteurs  répartis sur le terrain, mais d’une structure tentaculaire formée de 26 tentes,  qui offre les capacités d’un hôpital permanent doté d’une technologie avancée mais qui peut être dressé presque partout dans le monde en moins de 12 heures.

Nos  équipes ont intervenu en Turquie en 1999, à Haïti en 2010, aux Philippines en 2013 et au Népal en 2015. Ces équipes entrainées sont mobilisées en Israël aujourd’hui

Un  hôpital de campagne de 26 tentes de l’armée israélienne pendant un exercice à Beit Naballah, dans le centre d’Israël, 9 déc. 2013

La protection des personnes âgées

Elle a été présentée en tant qu’objectif prioritaire du pays dans les déclarations officielles  « il s’agit de nos parents et grands- parents à nous tous et nous devons multiplier les efforts pour les protéger en citant le 5ème commandement «  Respecte ton père et ta mère »

Pour éviter que les personnes âgées sortent de chez elles , un repas quotidien leur a été envoyé par les services de la mairie avec financement du Ministère en charge.A ma connaissance il n’y a qu’en Israël qu’une telle mesure a été mise en œuvre.

La protection dans l’espace public

Les masques faciaux sont généralement portés non pas pour protéger celui qui les porte, mais pour protéger leur environnement de la propagation des agents pathogènes.L’entreprise Respilon, basée à Brno en République Tchèque, a mis au point un masque révolutionnaire qui agit activement pour capturer et tuer les virus.Respilon a collaboré avec un partenaire israélien qui a développé les nanoparticules de dioxyde de cuivre afin de produire les masques.

Alors que les travaux sur les masques ont été menés dans des installations en Israël et en Turquie, la production aura lieu en République tchèque.Le nouveau produit comprend à la fois un tissage en nanofibres, suffisamment petit pour empêcher l’entrée des agents pathogènes, et une couche de nanoparticules d’oxyde de cuivre qui tuent activement les virus, y compris le coronavirus, lorsqu’il entre en contact avec eux. Grâce à la combinaison de nanofibres et d’oxyde de cuivre, il protège efficacement contre le coronavirus. A noter que le nouveau tissage renforce la protection d’autrui en stoppant toute projection de virus au travers d’éternuements du porteur.

Respilon proposera deux types de masque, le ReSpimask Virus Killer et le RespiPro Virus Killer, dont le second comprend un respirateur FFP2. Les masques sont certifiés pour durer jusqu’à 24 heures d’utilisation, mais pas nécessairement de manière consécutive

Le principe de distanciation

1- objet

Il s’agit de parvenir à stopper le rythme de progression de l’épidémie de façon à éviter que le nombre de malades dans le pays ne dépasse les capacités d’équipement sanitaires disponibles nécessaires pour les traiter. Des analyses sont faites systématiquement en priorité pour des populations vivant dans des zones les plus contaminées; les malades sont évacués vers des centres hospitaliers, et les personnes contaminées doivent être isolées.

En Israël, il est apparu qu’il était difficile d’isoler les personnes contaminées en les laissant dans leurs quartiers sans aggraver le risque de contamination des autres populations du quartier.

Les Autorités ont contracté des accords avec des hôtels pour y loger la population contaminée en les extrayant de leur environnement.

Le dépistage

Méthode de diagnostic du Corona par scanner

Le Prof. Hayit Greenspan, directrice du laboratoire de traitement d’image du Département de génie biomédical de l’Université de Tel-Aviv, contribue au développement d’un système d’intelligence artificielle pour diagnostiquer leCovid-19 au moyen d’une scannographie pulmonaire. La méthode mise au point permet la caractérisation de la gravité de la maladie.

L’étude a été réalisée sur 157 patients en provenance de Chine et des États-Unis, et sa conclusion a été que l’analyse de l’image par l’IA peut atteindre une précision de 99% dans la détection des lésions du virus Covid-19 et sa quantification.

De telles mesures permettront donc aux médecins de localiser rapidement les patients dont l’état empire de ceux en voie de guérison. Un tel diagnostic précoce permettra de libérer les lits nécessaires dans les hôpitaux en général et dans les services d’urgence en particulier, et donc d’aider les systèmes de santé à traverser cette pandémie.

A présent, le groupe continue de développer un outil qui permettra aux autorités de mener des enquêtes de dépistage du corona au sein de larges populations au moyen d’examens par scanner à faible rayonnement, similaire à celles menées aujourd’hui pour identifier les patients cancéreux.

Une telle méthode permettra d’accélérer les tests et d’augmenter considérablement leur nombre, afin de localiser rapidement les patients, les isoler et leur fournir des soins immédiats tout en permettant au reste de la population de continuer de vivre normalement.

L’étude, réalisée en collaboration avec le Dr. Eliot Siegel de l’Université du Maryland et le Dr. Adam Bernheim de l’Ecole de médecine Mount Sinai à New York, est basée sur la plate-forme d’intelligence artificielle de la société RADLogics, qui emploie en outre de nombreux étudiants et diplômés du Département de génie biomédical de la Faculté d’ingénierie de l’UTA qui sont donc partenaires de ce nouveau développement révolutionnaire.

2- Diagnostic basé sur la vérification du taux d’oxygène dans le sang

La méthode a été mise au point par des chercheurs de la cellule « Sprint Covid19 » de l’hôpital Assouta d’Ashdod en collaboration avec la compagnie Luminati Networks Ltd. basée à Netanyah. Elle est relativement simple car est basée sur la vérification du taux d’oxygène dans le sang. Des tests effectués sur un échantillon de personnes ont permis de constater que près de 50% des personnes atteintes du Corona présentent un taux bas d’oxygène.

L’un des avantages de cette méthode est qu’il existe aujourd’hui des applications de smartphones et de montres intelligentes qui permettent de calculer facilement le taux d’oxygène dans le sang. La compagnie Luminati Networks Ltd. a déjà recensé 110 modèles de téléphones cellulaires et 165 modèles de montres intelligentes qui permettent ce genre de vérification.Les chercheurs de l’hôpital estiment qu’une grande partie de la population pourra ainsi réaliser le test par elle-même et ils vont bientôt diffuser en Israël et dans le monde la liste des appareils téléphonique capables d’effectuer ces tests.

3- Diagnostic basé sur la vérification de la perte de l’odorat et d’une aggravation brutale de la maladie

La maladie a une caractéristique hautement inhabituelle, celle de la perte de l’odorat; Noam SOBEL , professeur au département de neurobiologie de l’institut des sciences Weizmann, a mis au point un site internet pour aider les gens à surveiller leurs capacités à sentir les odeurs.

Noam SOBEL  et son équipe ont d’ores et déjà traduit cette observation en outil en ligne qui serait susceptible d’aider les gens à déterminer s’ils sont atteints du coronavirus.

Ils ont mis en place le site smelltracker.org, traduit en six langues, sur lequel les utilisateurs s’inscrivent et sélectionnent cinq produits qu’ils ont en stock à la maison, et qu’ils vont sentir chaque jour. Parmi les choix, le miel, le beurre de cacahuètes, le vinaigre, l’ail fraîchement émincé et le dentifrice.Ils reçoivent un appel à sentir chaque produit chaque jour et ajustent des curseurs pour quantifier la force de l’odeur et son caractère plaisant. Si leur sensibilité à une odeur change de manière significative, alors le site affiche un écran rouge leur disant que leur odorat s’est émoussé.

Par ailleurs l’’ équipe de Noam SOBEL a adapté des capteurs utilisés pour ses recherches qui permettent de contrôler le passage de l’air dans le nez – ce qui peut aider à contrôler les changements survenant dans ces flux d’air qui peuvent signaler que les patients s’approchent de la zone de danger.

« Pour notre recherche, nous avons développé des outils sensibles qui mesurent le passage de l’air nasal et nous avons élaboré un minuscule dispositif portatif qui ne pèse que six grammes et qui transmet des données via Bluetooth », indique le chercheur. Noam SOBEL  explique que « l’objectif est de tenter d’identifier les personnes, vingt-quatre heures plus tôt, dont l’état s’aggravera – cela peut être une question de vie ou de mort. »

4- Prévoir les zones et quartiers qui seront les plus atteints dans les semaines à venir

Les industries militaires Rafael Advanced Defense Systems Ltd.ont adapté le programme « Pierre des Sages » pour analyser  par intelligence artificielle des millions de données recueillies sur le terrain et dans les réseaux sociaux pour  prévoir quelles sont les zones et même les quartiers qui seront les plus atteints dans les semaines à venir.

Rafael Ltd. a mobilisé pas moins de 300 ingénieurs qui travaillent sur ce programme afin de fournir au plus tôt et en temps réel toutes les informations nécessaires au système de Santé dans le cadre de la lutte contre le fléau 

4- Mise en commun des prélèvements

Le centre médical Rambam et l’université Technion de Haïfa ont mis au point un moyen plus rapide et plus efficace de tester les gens pour le nouveau coronavirus, en mettant en commun les prélèvements.

Selon l’hôpital, en testant les prélèvements de 32 ou 64 patients à la fois, il peut rapidement exclure qui est porteur du virus. Ce n’est que dans les cas où le virus est détecté que les individus du groupe de patients subissent des tests pour déterminer qui est porteur du COVID-19. Ils ont déclaré dans un communiqué que la méthode a permis de repérer un échantillon dans lequel il y avait un porteur.

La médication

Utilisation de l’opaganib

La société RedHill BioPharma, basée à Tel-Aviv et en Caroline du Nord, annonce que les autorités italiennes ont approuvé l’utilisation de l’un de ses traitements expérimentaux pour les patients atteints du Covid-19.Le composé chimique, l’opaganib, est encore en phase de test en tant que médicament pour soulager les inflammations pulmonaires.

« Le programme approuvé d’accès élargi à l’opaganib permet aux médecins des trois principaux hôpitaux italiens de traiter les patients à haut risque et ceux atteints de pneumonie, y compris le syndrome de détresse respiratoire aiguë, secondaire à une infection au SRAS-CoV-2 », explique le Dr Mark L. Levitt, directeur médical de RedHill.

L’Institut national italien des maladies infectieuses et le Comité central d’éthique de l’Italie ont déjà approuvé l’utilisation du traitement sur 160 patients dans trois grands hôpitaux.

Utilisation des anticorps de patients guéris

Le Dr. Natalia Freund, du Département de microbiologie clinique et d’immunologie de la Faculté de médecine de l’Université de Tel Aviv ,effectue des recherches visant à isoler les anticorps neutralisants le virus directement à partir des patients atteints du COVID-19 lors de l’épidémie et en ayant guéris.Son hypothèse est que les anticorps développés par ces patients, qui leur ont permis de vaincre le virus, pourraient être utilisés comme u comme thérapeutique de première ligne pour le traitement des personnes infectées par le COVID19.

Récemment l’injection de plasma d’un malade guéri a permis de sauver un malade dans un état désespéré.

Le vaccin

Un vaccin contre des virus, dont le COVID-19, est  en cours de développement en Israël, à l’Institut de recherche Migal Galilée ; Cet institut est spécialisé dans les domaines de la biotechnologie, des sciences de l’environnement et de l’agriculture.

Selon le Ministre israélien de la Science, ce nouveau vaccin oral, administré aux adultes et enfants, transformerait la pathologie en un coup de froid très doux: tout individu vacciné et ensuite infecté par le Covid-19 ne serait pas affecté.

Les équipes de l’Institut de recherche Migal Galilée travaillent, depuis quatre ans, sur un vaccin qui empêcherait de multiples virus, dont celui de de la bronchite infectieuse ; depuis elles ont focalisé leurs recherches sur le seul coronavirus, potentiellement traité par une protéine produite spécifiquement.

Le vaccin aurait une double action, en déployant deux moyens de protéger les gens du coronavirus: des protéines spéciales, pulvérisées par spray oral, pénètreraient dans les cellules épithéliales à l’intérieur de la bouche et activeraient une réponse immunitaire de la muqueuse, entraînant une réponse immunitaire protégeant le point d’entrée du virus. Un deuxième niveau de protection se mettrait en action si le Covid-19 pénétrait l’organisme et doperait le système immunitaire, le protégeant avec les anticorps et les globules blancs nécessaires.

Ledit vaccin à action préventive protègerait les personnes entrées en contact avec le virus deux semaines après l’inoculation.

Ezra Banoun

Israël Science Info