Le Technion (Israël) développe une technologie pour purifier les eaux usées contaminées par le Formaldéhyde

Le formaldéhyde est connu comme le produit chimique dans lequel grenouilles et autres petits animaux sont conservés pour la dissection. En fait, il est largement utilisé dans l’industrie, notamment dans la fabrication d’adhésifs et de résines, ainsi que dans les industries du bois, du papier et du textile.

Agent antimicrobien utilisé pour tuer la bactérie Salmonella, il est utilisé aux États-Unis pour fabriquer des aliments pour animaux. Mais – considéré comme l’un des polluants intérieurs les plus problématiques – il s’agit d’un polluant cancérigène qui peut pénétrer dans notre corps en l’inspirant, en le mangeant et en le buvant.

Bien entendu, il est interdit de rejeter ces eaux usées dans l’environnement. C’est pourquoi de grands efforts sont déployés pour les éliminer en toute sécurité. L’élimination du formaldéhyde dans l’eau est essentielle pour prévenir la contamination des eaux souterraines et du sol. Cependant, comme le retirer de l’eau coûte très cher, certaines entreprises conservent simplement l’eau contaminée dans des barils, dans l’attente du jour où une solution satisfaisante sera trouvée.

Des chercheurs de l’Institut de technologie Technion-Israël de Haïfa ont mis au point une technologie innovante et brevetée pour éliminer le formaldéhyde de l’eau. Les recherches ont été conduites par le Dr Adi Radian et le doctorant Yael Zvulunov de la Faculté de Génie Civil et Environnemental, en collaboration avec le professeur Ayelet Fishman et le Dr Zohar Ben-Barak Zelas de la Faculté de Biotechnologie et du Génie Alimentaire. L’étude du Technion traite de l’inversion des dommages environnementaux causés par les eaux polluées par du formaldéhyde créées lors de procédés industriels.

Le Pr Radian a terminé son doctorat à la Faculté d’Agriculture de l’Université Hébraïque de Jérusalem, où elle a étudié l’utilisation d’argiles modifiées pour augmenter l’adsorption de polluants organiques (le processus par lequel un solide contient des molécules d’un gaz ou d’un liquide). Elle a ensuite complété un post-doctorat à l’Université du Minnesota, où elle a développé un gel qui attire et appose des bactéries qui décomposent les polluants comme le carburant et les pesticides. Il y a trois ans, elle est retournée en Israël et a rejoint la Faculté de Génie Civile et Environnementale du Technion.

La solution développée par l’équipe de recherche est basée sur l’argile Montmorillonite, un minéral naturel caractérisé par une très grande surface. Un gramme de cette argile a une surface d’environ 760 mètres carrés. Cette caractéristique donne à l’argile une capacité d’adsorption rare. Le brevet mis au point par les chercheurs du Technion est basé sur le traitement de l’argile de manière à augmenter l’adsorption sous forme de film mince de formaldéhyde.

L’autre composant majeur de cette nouvelle technologie est une bactérie dégradant le formaldéhyde. Ces bactéries se sont développées dans le Néguev après de nombreuses années d’utilisation du formaldéhyde pour la désinfection des sols. Cette utilisation a conduit au développement de bactéries résistantes au formaldéhyde, capables de décomposer le composé dangereux. Pour résoudre le problème de la résilience, Fishman, qui exploitait les bactéries en question pour la présente étude, aidait les agriculteurs du Néguev. Ironiquement, la résilience néfaste pour les agriculteurs a facilité le développement de la nouvelle technologie Technion.

Mais les chercheurs devaient d’abord surmonter un problème technique difficile : la grande quantité de formaldéhyde dans les eaux usées industrielles tue les bactéries immédiatement. Ainsi, un système de protection était nécessaire pour que les bactéries puissent survivre et décomposer le matériau dangereux.

Les chercheurs du Technion ont modifié l’argile à l’aide d’un polymère modifiant la charge négative globale en charge positive. Avec cette modification, l’argile absorbe le formaldéhyde et réduit sa concentration. Les bactéries qui décomposent la substance sont pré-attachées au matériau. Après chaque cycle de décomposition du formaldéhyde, le matériau se nettoie tout seul. Les bactéries immobilisées ont éliminé 15 fois plus de formaldéhyde que de cellules libres sur plusieurs cycles.

Radian a suggéré que la nouvelle technique pourrait être pertinente pour d’autres utilisations, telles que l’adsorption et la dégradation de pesticides qui menacent de contaminer les eaux souterraines.

Publication dans Chemical Engineering Journal juin 2019

Source : breakingisraelnews

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