Israël, Chine, USA : modèles climatiques, le rôle des aérosols dans la pluviométrie et les éclairs au-dessus des océans

Des chercheurs israéliens viennent de découvrir pourquoi il y a moins d’éclairs dans les tempêtes au-dessus des océans que sur terre, et comment les gros embruns marins éloignent les coups de foudre. Alors que le monde est confronté à des événements cataclysmiques associés au changement climatique, il est de plus en plus important de disposer de modèles climatiques précis qui peuvent aider à prédire ce qui pourrait se produire. La recherche, dirigée par le Pr Daniel Rosenfeld à l’Institut des sciences de la Terre de l’Université Hébraïque de Jérusalem (UHJ) avec son doctorant Zengxin Pan, s’est concentrée sur le rôle des petites particules (aérosols) dans le contrôle de la pluviométrie et des éclairs produits par les nuages.

Leurs recherches ont pu expliquer pourquoi les fortes tempêtes océaniques sont accompagnées de beaucoup moins d’éclairs que lorsqu’un événement similaire se produit sur terre. Ils ont identifié que les embruns marins plus épais réduisent la quantité de foudre jusqu’à 90%, tandis que les aérosols plus petits augmentent la foudre. La taille des particules affecte également les précipitations. Leurs travaux montrent clairement que le rôle des aérosols dans les nuages ​​doit être intégré dans les modèles climatiques.

Pr Daniel Rosenfeld

Pr Daniel Rosenfeld

Les découvertes du Pr Rosenfeld comblent les lacunes des théories précédentes concernant la différence de foudre entre les tempêtes terrestres et océaniques. On a toujours considéré que la rareté de la foudre dans les tempêtes océaniques était due à un air plus pur au-dessus de l’océan. Des observations précises avaient déjà montré que même un air très pollué était associé à une réduction de la foudre en mer lorsque les aérosols d’embruns marins sont abondants.

Les chercheurs de l’UHJ, en collaboration avec des scientifiques des universités de Wuhan et de Nanjing en Chine, et de l’Université de Washington, ont pu utiliser l’imagerie satellite pour suivre les nuages ​​au-dessus de la terre et de la mer. Cela a été combiné avec des mesures d’éclairs du réseau mondial de localisation de la foudre (WWLLN) et avec des données qui ont fourni des informations sur la quantité d’aérosols dans les nuages. « Nous avons trouvé une cause majeure pour une telle différence entre les tempêtes océaniques et celles sur terre. L’effet des aérosols sur les nuages ​​a été sous-estimé. Il doit être intégré dans les modèles pour une meilleure prévision du temps et du climat », a déclaré Daniel Rosenfeld.

Publication dans Nature Communications 2 août 2022

Traduit et adapté par Esther Amar pour Israël Science Info

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