UHJ (Israël) : vers un traitement de l’obésité et de la stéatose hépatique

Prof. Amiram Goldblum Prof. Amiram Goldblum

PPAR-delta est une protéine peu connue mais jouant un rôle important dans le développement de maladies chroniques sévères telles que l’obésité et le diabète. Depuis plusieurs années, la recherche médicale essaie de trouver des molécules pouvant activer cette protéine sans avoir d’effets secondaires. Et si une équipe israélienne avait trouvé plusieurs candidates potentielles ?

Il serait crucial de trouver ces agonistes, i.e. les molécules interagissant avec cette protéine et permettant de l’activer. Deux agonistes efficaces de PPAR-delta ont été découverts ces dernières années. Mais ils ont dû être abandonnés car ils favorisaient le développement de cancer chez les animaux sur lesquels ils étaient testés.

Ces agonistes illustrent un des problèmes importants dans la recherche de nouveaux médicaments aujourd’hui. Comment trouver des agonistes à la fois efficaces et sans danger pour la santé ? Ce problème ne peut être résolu en testant tous les agonistes possibles (ils sont parfois plus d’un million), alors comment faire ?

Le Prof. Amiram Goldblum et son équipe à l’Institut de Recherche sur les Médicaments de l’Université Hébraïque de Jérusalem ont mis au point un algorithme de machine learning. Cet algorithme leur a permis de trouver 2 500 molécules favorables parmi une base de données contenant 1,56 million de molécules.

Ils ont ensuite étudié ces 2500 molécules plus en détails en s’intéressant à leurs structures géométriques, ce qui leur a permis de sélectionner 306 molécules. Ces 306 molécules ont ensuite été testées in vitro et ont permis la découverte de 27 agonistes ! Vous pouvez voir ci-dessous 14 des agonistes découverts.

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Potentiels agonistes de PPAR-delta (crédits : Da’adoosh et al)

A ce jour, ces 27 molécules sont en phase d’évaluation pharmaceutique afin de déterminer leur capacité à traiter deux maladies chroniques : la stéatose hépatique non-alcoolique et l’obésité. La stéatose hépatique non-alcoolique est actuellement incurable et l’une des causes principales de cancer du foie en Occident.

A l’heure actuelle, 21 de ces 27 molécules pourraient présenter un intérêt pharmaceutique.

Publication dans Nature, 31 janvier 2019

Rédactrice : Odélia Teboul, doctorante à l’Université hébraïque de Jérusalem, pour le BVST

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