Rêverie dissociative : selon la BGU (Israël), les rêveurs récupèrent plus mal d’une nuit blanche

Dr. Nirit Soffer-Dudek, Ben Gurion University of the Negev Dr. Nirit Soffer-Dudek, Ben Gurion University of the Negev

Les personnes rêveuses, qui s’absorbent dans la lecture d’un livre ou dans un film en faisant totalement abstraction de leur environnement sont celles qui ressentiront le plus la fatigue en cas de nuit blanche. Elles mettront aussi plus de temps à retrouver une vigilance complète, même après huit heures de sommeil, selon l’Université Ben Gourion du Néguev. Les chercheurs de la BGU affirment que ces personnes présentent une caractéristique appelée «rêverie dissociative», responsable, qui explique la différence de réaction suite à une nuit blanche.

« La rêverie dissociative consiste à réduire involontairement son attention jusqu’au point où l’on devient inconscient de son environnement. Ce manque temporaire de conscience signifie que l’individu peut agir automatiquement ,tout en s’imaginant être en état normal, provoquant une confusion entre la réalité et la l’imaginaire« , expliquent les chercheurs.

Il existe une vaste littérature spécialisée dans les effets délétères de la privation de sommeil (partielle ou complète), y compris sur l’humeur, les fonctions cognitives et motrices. Cette étude est la première à montrer et à identifier le rôle de la rêverie dissociative.

Le Dr Nirit Soffer-Dudek du département de psychologie de la BGU et le Major Shirley Gordon, chef de la section de psychologie aéronautique de l’armée de l’air israélienne, doctorante, ont identifié le rôle clé de la rêverie dissociative.
La question est à présent de savoir qui, dans la population, est le plus affecté par l’insomnie. Question cruciale quand il s’agit de personnes qui doivent agir en situations extrêmes, avec très peu de sommeil, comme les pilotes, les soldats de combat, les chauffeurs professionnels, les veilleurs de nuit…

Les chercheurs ont mené des expériences sur des pilotes de l’IAF et des opérateurs de drones à distance. Dans le cadre de leur formation, les pilotes ont participé à un séminaire de quatre jours en leur exposant les effets objectifs et subjectifs.  de la fatigue. Le but était de montrer l’importance du respect d’un rythme de sommeil régulier et suffisant pendant l’activité opérationnelle.
«Les individus qui ont tendance à rêver ont du mal à réguler la transition entre les différents états de conscience, veille et sommeil. Tout bouleversement perturbe leur cycle. La personne luttera plus durement contre la somnolence« , conclut  le Dr Soffer-Dudek.

Publication dans Science Direct 3 déc. 2016

Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info

 

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