Océans pollués : des étudiants (BGU, Israël) développent une bactérie qui mange les plastiques

(photo Christophe Launay pour theinertia.com) (photo Christophe Launay pour theinertia.com)

Lors du grand concours iGem* organisé fin octobre aux USA, une équipe d’étudiants chercheurs de l’Université Ben Gourion du Néguev (BGU, Israël) a remporté une médaille d’or et a vu son projet « PlastiCure-BGU » désigné « meilleur projet environnemental, meilleur concept« . Le projet Plasticure-BGU pourrait dégrader les déchets plastiques et produire de l’électricité grâce à l’énergie libérée par la dégradation des PET. Plasticure-BGU utilise une bactérie génétiquement modifiée pour «manger» du polyéthylène téréphtalate (PET), un type de plastique largement disséminé dans les océans et sur terre. Alors que la compétition iGem n’exigeait qu’une preuve de concept, l’équipe de la BGU a décidé d’étudier la faisabilité d’un prototype « pour en finir avec les déchets plastiques », expliquent-ils.

Voir les résultats spectaculaires de Plasticure sur ce lien.

Le principal atout du plastique est aussi l’un de ses plus grands inconvénients : sa durée de vie, qui le rend pratiquement non dégradable. Une bouteille d’eau minérale prend environ 400 ans à se décomposer, conduisant à une accumulation mondiale de déchets plastiques. Incinération ou enfouissement, les solutions envisagées sont toxiques pour l’environnement. Des études ont montré que si l’on continue à consommer et à éliminer le plastique au même rythme, d’ici 2050, le poids des déchets plastiques dans l’océan sera égal à celui des poissons. Selon une étude menée en Méditerranée, 18% des échantillons de poissons contenaient des restes de plastique dans l’estomac. Certains de ces poissons finissent dans nos assiettes.

A noter : l’équipe israélienne PlastiCure-BGU (Université Ben Gourion du Néguev) fut la seule équipe composée uniquement d’étudiants de premier cycle, dans une catégorie habituellement dominée par des experts et des doctorants. Cette équipe pluridisciplinaire comptait : Tomer Shary, Nir Zafrany et Noa Weiss de la Faculté des sciences humaines et sociales (BGU). Ben Vaknin, Inbar Segal, Dor Bar-On, Eyal Zajfman, Inbar Bariah et Liran Sagron de la Faculté des sciences naturelles (BGU). Guy Farjon, Yotam Itzhaky et Efrat Jeshurun ​​de la Faculté des sciences de l’ingénieur (BGU).

Cette année, trois équipes israéliennes ont pris part à la compétition iGEM : l’Université Ben Gourion du Néguev, le Technion (contrôle du déplacement des bactéries en utilisant le principe de la chimiotaxie) et le Collège universitaire Tel Hai (projet « Triple C Therapy », système permettant de faire pénétrer dans les cellules affectées la version saine du gène défectueux chez les malades atteints de mucoviscidose, en utilisant comme transporteur la toxine cholérique modifiée).

* L’iGEM, ou International Genetically Engineered Machine (Compétition internationale de machines génétiquement modifiées), est une compétition internationale de biologie de synthèse organisée chaque année.

Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info

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A savoir : le site conservation-nature.fr indique quelques temps de dégradation de produits courants
Sac en amidon de maïs : 2 semaines à 2 mois
Pelures d’orange ou trognon de pomme : 1 mois
Morceaux de coton : 1 à 5 mois
Papier : 2 à 5 mois
Mouchoirs en papier : 3 mois
Corde : 3 à 14 mois
Journal : 3 à 12 mois
Fruits et légumes : 3 mois à 2 ans
Allumette : 6 mois
Chaussette en laine : 1 à 5 ans
Mégot de cigarette (avec filtre) : 1 à 2 ans
Ticket de bus ou de métro : 1 an
Brique de lait (plastique+carton) : 5 ans
Chewing-gum : 5 ans
Papier de bonbon : 5 ans
Chaussures en cuir : 25 à 40 ans
Tissu en nylon : 30 à 40 ans
Boîte de conserve : 50 à 100 ans
Briquet en plastique : 100 ans
Textiles : 100 à 500 ans
Canette en aluminium : 200 ans
Sac plastique : 450 ans
Emballage plastique d’un pack de 6 bouteilles : 400 ans
Bouteilles en plastique : 400 ans
Couches jetables : 500 ans
Carte téléphonique : 1000 ans
Polystyrène : 1000 ans
Bouteilles Verre : 4000 ans
Pile : 7869 ans
Pneus : Non biodégradables

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